Long...
Oui, c'est le mot qu'il convient d'utiliser pour décrire la traversée que L'Excuse a dut endurer. Des jours et des jours d'océan, de ciel à perte de vue sans oublier le roulis-boulis du navire.
A écouter les marins, ils avaient plutôt l'habitude d'orages au Désespoire -notez la faute du graveur de plaque- et non à un temps aussi radieux. Une traversée des plus agréable pour eux.
…
Elle s'était embarquée sur le Désespoire en quête d'aventures ou plus exactement en quête de nouveaux adversaires. Elle avait l'acte III de son histoire à écrire.
C'est donc armé de ses vêtements et de son jeu de cartes fétiche qu'elle prit ses quartiers sur le bâtiment.
Autant le dire de suite, son dernier repas ne resta pas longtemps à sa place... Fleurs de pissenlit, viande... Bref, bon appétit les petits poissons =D Et oui, il est difficile quand on est pas un marin aguerri de s'habituer à ce mouvement incessant du bateau.
Pour résumer, la première partie de son voyage se passa mal. Jusqu'à ce qu'un bon samaritain ou plus exactement, un bon marin -à tous les sens du terme surement- lui dévoile quelques petits secrets.
« Premièrement, sur le pont autant que possible tu resteras. C'est en effet l'endroit ou tu ressens le moins les mouvements de la mer.
Deuxièmement, un biscuit tu mangeras quand mal tu te sentira. Manger un morceau atténue parfois les maux.
Troisièmement, les embruns tu respireras. Tous le monde sait que l'air marin est bon pour la santé.
Quatrièmement, ma cabine à l'avant du bateau tu trouveras... »
De bons conseils que L'Excuse appliqua...pour la plus part. C'est ainsi qu'elle commença à hanter jour et -presque- nuit le pont du navire, assise dans son coin à battre les cartes.
Nous y voilà, premier signe d'ennui... Heureusement qu'elle avait son jeu de cartes avec elle...
Elle avait bien essayé de fixer les nuages mais, les rares fois où il y en avait, ils finissaient toujours par la laisser en plan, incapable d'affronter son regard. Elle avait profité de cette ennui pour trouver un nom à la Taverne qu'elle ouvrirait à son arrivée. Au Petit Crépuscule, voilà un nom qui l'avait frappé -non, ce ne fut pas douloureux- pendant sa réflexion sur le sujet.
Bref, à battre encore et encore ses cartes, pas de doutes son jeu serait parfaitement mélangé.
Pourtant, ça ne suffisait pas, elle s'ennuyait quand même... Enfin, jusqu'à ce que les marins se décident à lui proposer de jouer contre eux.
Le voyage allait peut-être devenir intéressant.
Et ce fut le cas... Elle devint rapidement la mascotte des marins grâce au « qui perd gagne ». Où comment rendre un voyage long et pénible amusant ? Simple, une partie de strip-poker. Et dans les jeux, s'il est une chose que L'Excuse connait, c'est bien le « perd les 2 premières parties, les suivantes seront sympa » C''est comme ça que la demoiselle se retrouva en petite tenue devant ses messieurs... Mais ne vous inquiétez pas, elle a plus dans tour dans sa manche -même quand elle n'en a pas de manches d'ailleurs- et, elle arriva sans mal à retourner la situation.
Et de fil en aiguille -non, elle ne sait pas coudre-, L'Excuse trouva du plaisir à effectuer ce voyage c'est le moins que l'on puisse dire quand on en vient à faire des parties de j...
…
Toutes les bonnes choses ont une fin. C'est le cas du voyage, les temps des au revoir arriva avec l'annonce de l'approche de la destination.
Ça aurait été mentir que de dire qu'elle regretta cette proche arrivée, bien au contraire, elle était aux anges de pouvoir bientôt fouler le plancher des vaches.
Il ne leur fallut pas plus d'une journée pour atteindre le port et amarrer le navire avant de permettre aux voyageurs de sortir du Desespoire.
Un dernier signe de la main et la voilà qui descend la passerelle bagages en main, la ville du crime lui ouvrait ses portes.
Une fois sur le plancher des vaches -enfin presque, manque juste l'herbe et les marguerites-, elle balaya les alentours du regard.
Un fouillis chaotique et bariolé l'accueillit, ça bougeait dans tout les sens même si l'on sentait que tout ce n'importe quoi était rondement mené. Des mendiants et des pédants, un n'a qu'un œil, un n'a qu'un bras et -oh !- un n'a qu'une dent aussi, bref, c'était le bordel. Elle se faufila tant bien que mal au milieu de la foule. Elle sentait déjà qu'elle allait bien s'amuser ici.
*Bon, c'est pas tout ça mais, maintenant faut trouver un bon p'tit verre, une table pour jouer et un boulot. *
« Qui m'accompagne à la taverne la plus proche ? » cria t-elle à la cantonade.