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 Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?

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AuteurMessage
Nathanaël
Retardataire acharné
Nathanaël


Messages : 51
Date d'inscription : 25/06/2011

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MessageSujet: Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?   Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? Icon_minitimeDim 10 Juil - 0:45

Le clandestin enfermé dans la cale attendait, ne pouvant rien faire d'autres. Frustrante position. Au dessus de lui retentissait sur le pont un vacarme où s'entremêlent détonations en tout genre, hurlements à la volée et le crissement si particulier du métal qui s'entrechoque.
La rumeur se tarie, et l'angoisse monte chez le prisonnier. Des bruits de bottes envahissent bientôt la carcasse du navire, et des voix viennent à présent remplirent la cale de sifflements admiratifs ou de ricanements cupides.
Craquements des caisses qu'on embarque et ahanements des intrus.
Nathanaël essaye de garder un temps soit peu son calme face à ce nouveau retournement de situation. Ses membres ankylosés le font souffrir atrocement sous la tension quand on le soulève enfin. Pour le contrôle de son angoisse grandissante, c'est peine perdue, tout ses sens sont en hyperactivité.
Voilà qu'on le remonte à la surface, de la lumière filtre à travers les planches. Mais Nathanaël n'en peux plus ; après plusieurs jours de séquestration involontaire emmuré au fond d'une cale, l'idée de ne plus savoir où on le dirige le rends fou. Dans une frénésie imprudente, l'adolescent entame soudain le bois de la caisse avec ses dernières réserves de force.
Mauvaise façon de se signaler à ses porteurs, mais l'effet de surprise est garantie. Le môme en pleine crise n'entend pas les jurons étouffés mais endure la rencontre brutale avec le pont.
Ça y est, il écarte des planches éventrés... Le dehors, enfin !
… Passer trois jours dans la pénombre, et se recevoir le soleil de midi en pleine face juste après, ça ne faisait pas du bien aux rétines de Nathanaël. Par conséquent ce dernier, sorti de sa prison de bois, roula sur les planches du navire en se tenant les yeux. A travers sa douleur lancinante, il entendait en écho des voix d'hommes au dessus de sa tête :
« - Oh merde ! Cap'taine! Cap'taine! On a retrouvé un semi-cadavre dans les fournitures ! »
- Par tout les bordels, qu'est ce qu'il schlingue ! »

Se forçant à rouvrir les yeux, il ne percevait qu'une lueur insupportablement blanche. Sentant un attroupement se former autour de lui, il dégaina son couperet et se souleva du mieux qu'il pu, titubant sur ce qui lui semblait être un assemblement d'allumettes prêt à rompre.
Soudain une voix lui parvint :
« Eh bien eh bien ! C'est un chouette couteau que tu tiens là gamin... Yen a plein d'autres comme ça dans la cuisine du coq mais malheureusement, ça fait comme qui dirait quelques semaines qu'on a plus de tambouilleur, paix à son âme... Mais t'as pas l'air de te trimballer ce bout d'ferraille pour rien alors, je te propose un marché ! Mets à mon service ton couteau pour sustenter notre faim, et je t'offre un endroit plus confortable à vivre qu'enfermé entre 4 planches ! »

À cette proposition, Nathanaël ne put rien répondre, puisque ce fut l'ultime moment où son cerveau décida de prendre le large et laisser le reste du corps s'effondrer sur le ponton, terrassé par la soif, la faim et la fatigue sous la chaleur brûlante du soleil au zénith.
Le capitaine reprit la parole dans le silence de l'assistance :
« … Je prends ça pour un oui. »

*°°°°*

Nathanaël fut réveillé en sursaut par un saut d'eau en pleine figure.
« Debout là d'dans ! C'est pas l'heure du roupillon !… Pouah ! Tu frelates encore plus qu'les entrailles d'un noyé ! On t'reconnai à l'odeur ! Alors fous-y un coup d'propre à tes frusques, tu veux! »

Après avoir eu un grand mouvement de recul, le gamin repéra un pichet avec un morceau de galette de maïs. Il les ramena à lui d'un geste vif, reniflant les deux vivres, avant de boire à grande goulée et s'empiffrer tant qu'il pu de la nourriture donnée.
Se faisant il fixait avec défiance l'individu, qui reprit la parole :
« Bienvenue à bord de L'infini p'tit gars, s'pas tout les jours qu'on pêche d'la recrue en mer !
… Et mange plus doucement, tu veux? J'ai pas envie que tu clamses dans mes pattes ! »


A ces mots, Nathanaël se figea, puis arracha d'un coup de dent une bouchée en lui lançant un regard méprisant, qu'il mâcha néanmoins plus consciencieusement. N'ayant que faire de ses simagrées, le matelot continua :
« Tu devra en être reconnaissant à notre Cap'taine Flahm', s'lui qui t'as laissé l'occasion d'faire partie d'l'équipage. C'était ton jour de chance aussi, tout l'monde avait l'humeur miséricordieuse avec toute la cargaison qu'on a pu rafler !
Y pense qu'tu pourra nous concocter de quoi grailler, alors t'as intérêt à être à la hauteur moi j'dis ! »


Bon gré mal gré, Nathanaël dût se plier aux conditions -dont celle de se laver- et profita de la cabine du -feu- coq mis à sa disposition pour dormir dedans. Méfiance oblige, il ne voulait pas dormir entouré de brigands, alors malgré l'inconfort et l'odeur d'huile rance, il s'y fit un nid.
En ce qui concernait la cuisine qu'il dût produire, même si le chef pirate avait vu en lui l'âme d'un découpeur de bouffe, il n'en était pas moins un boucher de base. Il dût donc partir de rien pour préparer ses plats, sous la tutelle du précédent matelot nommé à la tâche, qui le laissait souvent aux fourneaux, n'ayant pas que ça à faire. Et puis le sale môme l'agaçait à le dévisager comme s'il lui reprochait tout ses crimes...
Découvrir des saveurs jusqu'à présent inconnues (fruits secs, poissons ), voilà ce qui permit au gamin de supporter la vie en étroite communauté... Bien sûr, il y eût quelques échecs cuisants dans son apprentissage de l'art de la popote, et il dût apprendre que tout n'avait pas autant de potentiel que le cochon ; les entrailles de poissons, ah ça non, ce n'était pas mangeable. Mais dans l'ensemble, pour quelqu'un qui n'avait cessé de manipuler des squelettes glacés pendant 7 ans, il semblait heureux.
D'une autre manière, il mit aussi à profit ces semaines au large pour se développer petit à petit un autre talent. Ravalant son orgueil, Nathanaël daigna demander au matelot l'ayant accueilli de l'initier à l'art du combat rapproché à l'arme blanche. Cette étude lui demanda beaucoup d'intériorisation et d'efforts sur lui-même, ne pouvant réussir à apprendre correctement qu'en faisant un temps soit peu confiance aux instructions que son mentor improvisé lui donnait. Mais toujours est-il qu'il faisait des progrès au fur et à mesure, ce qui fit que les brigands qui se moquaient ouvertement du mioche mal lunés finir par apprendre à le faire plus silencieusement.
Et voilà comment passèrent les semaines en mer pour le fugitif, entre de grandes marmites à distribuer des plâtrées, et sur le pont à apprendre à utiliser son couperet autrement que pour de la viande froide.

Puis enfin, à l'aube d'un matin, on distingua au loin les rivages d'une île. Clavinia, cité des forbans.
On atteignit le port en début d'après-midi, dans la liesse et l'impatience de retrouver les commerces dans lesquels on allait déverser son or.
Trop heureux de toucher terre sans trop d'encombres, Nathanaël se dirigeait à la suite de l'équipage sur le sol pavé des docks, quand le maitre du navire intervint.
« Hey petit ! Pas si vite mon garçon, j'ai un truc à te transmettre avant tu n't'éclipses d'ici. »

Nathanaël se retourna quand il l'entendit le héler, le fixant de son regard plissé toujours suspicieux. Quand il vit néanmoins ce que le pirate lui tendait, ses yeux s'agrandirent sous la surprise.
Quelques pièces d'argent. Sonnantes et trébuchantes. Objet de convoitise de la plupart des êtres qui peuplaient ses rues. Et on lui donnait ça à lui ?! Lui qui n'en avait jamais reçu de sa vie…
Si le capitaine attendait un regard empli de reconnaissance en retour, il fut fortement désappointé de ne percevoir que de l'effarement dans celui du gosse crasseux.
Se raclant la gorge devant le manque de réaction de son ex-marmiton, le Cap'tain' Flahm s'expliqua d'un air agacé :
"Je n'veux pas qu'on dise que je n'paye pas mes hommes ! J'ai une bonne réputation ici, alors tu prends ta part avant de filer en ville !"

Fourrant de force le tissu gonflé de pièces dans une main du jeune encrassé, il retourna à ses occupations sans attendre, coupant court à un éventuel dialogue.
Embrassant du regard les environs, serrant dans sa main son premier butin, notre sale môme eut
quelques sueurs froides. Où dissimuler l'argent? Toutes ses affaires étaient trouées.
Nathanaël opta pour une solution précaire, il décida de dissimuler tant bien que mal dans ses bandelettes la monnaie reçue. La meilleure solution étant d'aller simplement les dépenser pour ne plus en avoir, le garnement se dirigea prudemment vers ce qui lui semblait être les commerces.
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