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 Retour au pays (le jeudi)

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Ǽðřəδøņ
Personne Bannie
Ǽðřəδøņ


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MessageSujet: Retour au pays (le jeudi)   Retour au pays (le jeudi) Icon_minitimeMar 6 Déc - 0:20

Ce parfum…

Ce parfum léger et subtil, fait de thym et d’amandier, de figuier et de châtaigner… et là encore, ce souffle imperceptible de pin, cette touche d’armoise, ce soupçon de romarin et de lavande… ce parfum. Oui, c’est le parfum de mon pays.

« Anita ! Verse du vin avec le fromage pour notre invité. Tu dis revenir de la ville ? »

En toute franchise, je pourrais me faire à ces traversées. Bien sûr c’est une trotte, autant d’heure que je pourrais passer à dormir, mais la ballade a son charme. Après une semaine de maquis je suis tombé sur un troupeau qui rentrait des estives. L’hospitalité m’a été offerte. Je n’en demandais pas tant sans en attendre moins. On a nos principe, nous, les "autochtones".

Voilà donc une question à laquelle je m’attend à faire face à maintes reprises. Autant commencer par les raisons de mon départ.

====

C’était une matinée comme les autres. Et en ville, une matinée comme les autres on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Mais ce qui est certain c’est que ce n’est jamais calme. Et ce matin là j’allais au devant d’une surprise de taille.
Ma réserve était vide.

La stupeur, l’horreur, rien d’autre ne peut traduire mon ressentit. On m’avais dépouillé, vidé, dépecé ! À force de tout vendre, il n’en restait plus que quelques dizaines de grammes. Même pas de quoi m’assurer une évasion quotidienne et bienfaitrice de l’agitation ambiante pour le reste de la semaine. Qu’allait-je faire ?

« Au  voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ! On m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mes herbes ? Qui peut-ce être ? Que sont-elles devenues ? Où sont-elles ? Où se cachent-elles ? Que ferai-je pour les trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? Ne sont-elles  point là ? Ne sont-elles point ici ? Qui est-ce ?
Arrête !
Rends-moi mes herbes, coquin !
... Ah ! C’est moi.
Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! Mes pauvres herbes, mes pauvres herbes, mes chères amies, on m’a privé de vous ! Et puisque vous m’êtes enlevées, j’ai perdu mes fondations, mes consolations, mes joies ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire en ce monde ! Sans vous, il m’est impossible de vivre.
C’en est fait, je n’en puis plus, je meurs, je suis mort, je suis enterré… »


Ça c’est à peu près passé comme cela. J’ai ensuite du expliquer à la patronne qu’est-ce qui me prenait ainsi dès potron-minet à effrayer les clients venu prendre une collation de onze heure. Je m’en suis bien sorti en prétextant un cauchemar… qu’elle a mis sur le dos de ma tendance à la fumette pré-somnique. Bon…

Un retour au pays s’imposait. Mon pays, loin de la ville et de son chahut, loin des rues et de leurs remugles, loin des crapules crasseuses, des logorrhées logomachiques, des braillards bruyants, du charivari des chalands, de la valse des valétudinaires… Bref, le silence quoi.

====

« Ouais, j’ai été apprendre à ces arrivistes un peu des coutumes du pays. »

Il faut toujours ménager les sentiments d’un vieux berger, surtout quand vous êtes sous son toi… Et que sa fille vous souris avec autant d’insistance.
Le saucisson me rend nostalgique, il est si frais que je crois bien l’entendre braire. Je ne pensais pas que revenir dans le coin, au milieu des fleurs, des cochons sauvages et des noisetiers me ferait autant d’effet, j’ai bien l’impression de me réveiller d’un long rêve. Et ce n’est pas peu dire, car les rêves en ville sont d’une rare violence. Oh oui !

Bon, c’est pas tout ça mais il va me falloir continuer ma route. Mais pas tout de suite, avant je vais dormir un peu.

====

Mine de rien la paille du vieux est confortable. Sèche, moelleuse, chaleureuse, avec une légère odeur de chèvre et de jeune fille en fleur.

*… attends ?*

J’ouvre les yeux et que vois-je ?!

Gloups…
Bon, il faudra que je note de ne pas repasser dans le coin au retour.

[Hrp]Juste un petit retour au pays natal d’Ǽðřəδøņ. Ce retour devrait se faire en quelques épisodes entrecoupés de sommeil. Cela dit, si vous pensez l’avoir suivit sur une petite centaine de kilomètre vers le Sud-Est en plein cœur de la montagne au milieu d’une végétation dense avec quatre ou cinq mille mètres de dénivelé positif cumulé, vous êtes les bienvenus dans ce sujet ;) [/Hrp]
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Ǽðřəδøņ
Personne Bannie
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MessageSujet: Re: Retour au pays (le jeudi)   Retour au pays (le jeudi) Icon_minitimeJeu 23 Fév - 18:58

[Avertissement : Attention, le texte qui va suivre peut contenir des scènes de discussion à lire avec un fort accent du sud.
Pour le vocabulaire, laissez le curseur sur les mots incompris et ils se révèlerons à vous par magie.]

« Mi ! Ce serait pas le gamin ça ? Le ptiot… »

« Le fils Angeli ? L’arrière petit-fils du rouquin ? »

« Oui, celui-dont-on-ne-peut-pas-prononcer-le-nom là, vous savez bien ! »

« Lui ? Mais il était pas mort ? »

« Mais non, celui qui est mort c’est le 5ème fils de la famille Pétrouciani, c’est aussi l’arrière petit-fils du rouquin, mais du côté de la troisième branche, celle qui tiens la mandria de la vallechja du nordu. C’était le futur beau-petit fils de ce bon vieux Guiseppe avant que le pinu lui tombe dessus pendant la siesta. »

« Ah oui, mais celui là c’est son cousin, par sa mère qui est la sœur de ma belle fille. C’est le petit neveux par alliance. »

« Béh oui, je me souviens ! Mais si c’était lui le pinu on aurait eu le temps de l’abattre à coup de figue molles qu’ils lui serait toujours tombé dessus, hein. »

« Attention, c’est quand même la famiglia ! »

« Vous l’avez pas fiche dehors parce qu’il faisait trop le mariolle que ça allait tourner à la vindetta ? »

« Si, mais c’est pas la raison, la siesta de la famiglia elle reste sacrée. »

« Et il était passé où pendant tout ce temps le Petiot ? »

« Il était pas parti à la ville là ? »

« À la ville ? Mais t’es pas fou, il serait bien mieux mort. »

« Mirà, il se dirige vers chez Petru, y a pas le cadet de la famille de la petite Livia qui y est déjà ? »

« Je ne crois pas, c’était plutôt celui de la famille de Serena, il va vers les ennuis. »

« Avà ! C’est vrai qu’il était fort pour s’attirer des ennuis celui-là. Ils lui courraient après ! »

« C’était les filles qui lui courraient après, ce petit dunnaghju. »

« Oui, et puis leurs madres aussi, je me souviens de la fois où ~ »

Sacrés papys… Ils n’ont pas bougé de leur banc depuis la dernière fois on dirait.
Je me demande s’ils croient vraiment que je ne les entend pas ou bien si cela leur est tout simplement égal. Enfin, ils ont raison, je crains que mon retour ici ne m’amène au milieu de quelques ennuis. Haaaa, quelle sérénité que de constater que rien à changé.

J’entre donc chez Petru. Un silence glacé m’y accueille. Bienvenue à la maison !

« Je prendrais bien un peu de ta myrte, Petru. »

« On sert pas les stranieru ici. »

« Répète. »

« T’es habillé comme un stranieru, tu parles comme un stanieru, t’es un stranieru. »

C’est là que je m’en rend compte. Quand ils parlent j’ai l’impression qu’ils ont un accent à couper au couteau. Mais c’est moi qui ait oublié après des mois à la ville comment on parlait chez nous. Je ne m’était pas rendu compte que ma prononciation avait changé. Un peu comme celle de Gilberto après que son âne lui ait rué dans les dents, il prononçait moins bien les èches. Sauf que moi c’est pas définitif. J’avale ma salive pour me concentrer. Cric, crac revoilà l’accent de mon pays.

« Un verre de mortula et un morceau de ton figatellu, le frais. Je me mettrais pas à poil pour tes beaux yeux.
Antone, cumu va ton bras ? »


Je sens que le mouvement dans mon dos cesse.

« Il se remet… »


L’atmosphère reste tendu quelques instants. Je préférerai sortir plutôt que de me retrouver au milieu d’une castagne à peine arrivé, mais si je les laisse dire le séjour va être franchement désagréable. Qu’ils ne déconnent pas non plus, je ne pense pas que le temps passé à Clavinia m’ai vraiment ramolli. Les urbains, ils y connaissent deux trois choses quand il s’agit de se saigner à mort.

« Mi ! Lasedia je ne t’avais pas reconnu ! Je te croyais mort ou pire. »

« Toujours pas. »

« Quel vent t’amène ? »

« Le vent des affaires, je viens trouver Marie-Jean. »

Ha, tout de même… La voilà l’exubérance spontanée, l’hospitalité chaleureuse, l’accueil émotif auquel je m’attendais.
Bienvenue à la maison Ǽðřəδøņ.
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