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 Passages et nouvelle voie.

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Anna
Personne Bannie
Anna


Messages : 351
Date d'inscription : 04/04/2011
Localisation : Sparta

Passages et nouvelle voie. Empty
MessageSujet: Passages et nouvelle voie.   Passages et nouvelle voie. Icon_minitimeLun 9 Mai - 3:30

« Le ciel était noir et lourd, si noir et si lourd qu’on aurait dit que le monde entier était un four de l’enfer. Les vagues se faisaient de plus en plus menaçantes, chacune un peu plus violente que la précédente, comme si les éléments se préparaient lentement à se déchainer. Soudain le tonnerre rugit et la pluie se mit a tomber dru. Il aurait fallut être fou pour ne pas s’être abrité au port dès que le vent avait tourné.
Ce fou, c’était moi. Jeune inconscient trop enthousiaste. J’avais enfin ferré cet énorme espadon qui me narguait depuis l’aube, et nous étions engagé dans un combat épique autour du prix de sa peau visqueuse. Aaaah, c’était la belle époque. N’oublie pas tes mains petite.
Au final, c’est moi qui avait perdu notre petite discutions lorsque le bateau avait cassé la ligne d’une violente embardée. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour pester, j’étais piégé. J’ai vérifié le nœud qui me raccrochait à la Souffleuse, puis j’ai prié le dieu le l’océan de pardonner ma bêtise. Il n’y avait rien à faire d’autre.
Mais les marins savent bien que ses colères sont sans pitié. L’eau s’est soulevée, comme une gigantesque mâchoire, et tout a été sens dessus dessous. Hummm.
Et…
Et c’est là… que je les ai vu. J’étais sous l’eau, je me croyais déjà en train de prendre le chemin du cimetière des noyés, mais non. Il y avait ces créatures, de jeunes filles aux seins nus et a la peau diaphane. Elles avaient des cheveux bleus ou verts, et surtout une queue de poisson. Elle me regardaient et je les entendais rire tout bas en chuchotant entre elles. Je n’ai jamais entendu d’aussi belles voix de ma vie. Et puis j’ai fermé les yeux, prêt à mourir sur cette dernière vision, quand j’ai sentit un doux baiser sur mes lèvres. Puis on me soufflait de l’air dans la bouche. Et, ho…
Je ne sais pas comb-ha combien de temps ça a duré. Mais -raaah- je me suis réveillé accroché au restes de mon bat-mmh bateau. Et voilà la fin de…
Ne t’arrête pas, va plus vite… oooh…
 »

Il lui tenait les cheveux, ceux-là qu’il lui avait toujours dit trouver magnifiques. Elle comprenait mieux pourquoi avec cette histoire là. Elle l’aimait bien son Vendredi. Elle le nommait comme ça car il venait tous les vendredi sans exception. C’était un pêcheur tanné par la mer et qui semblait s’être marié avec elle. Souvent les hommes parlaient de leurs problèmes familiaux lorsque, détendus, ils perdaient leurs réserves. Mais pas Vendredi. Vendredi, après l’avoir demandée et être monté avec elle, la laissait le nettoyer en la complimentant sur sa bonne mine, puis quand elle ouvrait la bouche il faisait de même et entamait une histoire. Des histoires de pêcheur face à la mer, ses monstres et ses merveilles.
Pour la jeune fille c’était comme une fenêtre vers un horizon lointain qui alimentait ses rêves d’aventures. Jusqu’à ce qu’un vendredi Vendredi cesse de venir chaque vendredi. Anna imaginait depuis qu’il avait retrouvé ses sirènes et ne les avait pas quitté.

***

Lovée sur un matelas rond, la serpentine passait le temps en repensant à des jours meilleurs. Car en effet, même sur la base assez misérable de sa vie, elle vivait une expérience vraiment désagréable. La chambre était assez grande, assez bien meublée. Le lit était d’une forme étonnante sur laquelle elle pouvait enrouler sa longue queue de serpent sans qu’elle ne dépasse du rebord. Tout avait été étrangement préparé pour elle. Ou en tout cas pour quelqu’un comme elle.
Elle avait assisté à la transaction qui l’avait faite passée aux mains de son propriétaire définitif avec quelques autres filles. Les discutions avaient été âpre à son sujet. Apparemment celui qui possédait cette maison de passe avait passé un contrat pour avoir une femelle comme elle. Elle n’en compris pas la raison mais entendit une référence a une personne de haut rang.
On l’avait « testée », une bourse particulièrement ventrue avait été échangée, et…

La jeune fille effleura du bout des doigts la douloureuse boursoufflure sanguinolente qui rougissait le côté gauche de son cou. Des larmes amères lui montèrent au yeux au souvenir très vif dans son esprit que cette cicatrice fixait dans sa chair.
Sans un mot, deux hommes s’étaient approchés d’elle, le premier lui avait saisi la tête tandis que le second, lui écartant les cheveux d’une main, avait appliqué un fer rouge à cet endroit précis. La douleur avait été atroce, elle avait hurlé et s’était débattu mais les deux sbires n’avaient pas bougé d’un poil, avaient calmement finit leur travail en arrosant la brulure d’eau et s’étaient écartés. Puis on l’avait conduite sous le choc jusqu’ici. Fin de l’histoire.
Si elle n’était pas étrangère aux comportements violents, Anna n’avait jamais expérimenté une pareil agression. Méthodique, sans aucune émotion. Tout avait été très professionnel, exactement comme s’ils avaient marqué un veau. Non en fait, plus elle y pensait plus le dédain avec lequel elle avait été accueilli et manipulée lui donnait l’impression d’être un meuble. La dernière touche de l’ameublement de cette pièce, l’élément final qui complétait l’ensemble.

Toute sa vie Anna avait été une esclave. Un statut équivalent à celui d’un chien fidèle, duquel on attend une obéissance sans faille mais qui reste néanmoins bien traité et considéré dès lors qu’il satisfait son maître. Et en effet la jeune naga savait se montrer docile, obéissante et presque volontaire devant des situations qui répugneraient et humilieraient la plupart des personnes ayant eu une enfance normale. La contre-partie c’est qu’elle attendait en retour une certaine considération.
Cette vie elle en avait l’habitude et elle parvenait à satisfaire le petit égo atrophié qui était le sien. Et pour la première fois de sa vie elle se sentait rabaissée. Plus bas encore que « bonne esclave » ou son équivalent « bon chien », là elle était juste un objet sexuel exotique sur lequel on mettait sa griffe et qu’on rangeait en attendant de l’utiliser.
Si cette différence n’était peut-être pas flagrante pour des filles brisées qui avaient jouit un jour de la liberté avant de se retrouver dans les fers, pour Anna c’était le jour et la nuit.

Et ça, elle n’était pas prête à l’avaler.

***

Grâce au rayons argentés de la lune ronde et pleine qui pénétraient dans la pièce par la large fenêtre, la jeune prostituée s’observait dans le miroir d’une coiffeuse. Si elle mettait le draps comme une longue veste à capuchon elle pouvait presque faire illusion… En fait elle doutait de tromper personne. Elle noua ses cheveux dans une tresse serrée. Sa blessure apparaissait alors nettement, dans la lumière lunaire, noirâtre sur sa peau argentée.
Elle avait eu la visite d’une autre fille de l’établissement chargée de la nourrir et de lui faire quelques soins. Le contact avait été assez doux pour apaiser un peu le malaise de la naga. Elle avait nettoyé et pansé la plaie. Le motif qui se dessinait vaguement dans le miroir était le même que sur le cou de cette autre fille.
Un oiseau en cage.
Le propriétaire devait avoir le sens de l’humour.
*Tordant en effet.*

Le souvenir des soins de la fille amollissait l’indignation d’Anna. Sa volonté très fragile vacillait comme une bougie dans un courant d’air. Ce qu’elle envisageait de faire… S’enfuir, c’était désobéir. La plus grosse désobéissance qu’elle arrivait à imaginer. Impardonnable. Si jamais on la reprenait…
Elle effleura de nouveau la croute qui commençait à se former. Elle s’était rendu compte du mal que l’on se donnait pour les déplacer incognito et elle devinait le but de cette marque. S’assurer de pouvoir identifier une fugitive à coup sûr. Pourquoi prendre toutes ces précautions ?
*Soit parce que les esclaves sont volés…*
C’était possible, si tout le monde les traitait comme des objets précieux dénués de raison.
*… soit, parce que les gens ne les rendent pas à leur maitres.*
Et elle espérait très fort que ce soit ça.

Elle ouvrit la fenêtre doucement. Premier étage, c’était assez haut. Assez pour se casser une cheville.
*Hem.*
Certes, mais il fallait faire attention tout de même…
Une longue inspiration et l’air frais de la nuit estivale emplit ses poumons, la faisant frissonner. Elle resserra son drap sur ses épaules, soudain beaucoup moins sûre de vouloir faire ce qu’elle allait faire.
*La rouquine sur le port, elle ne s’est pas posé de question. A aucun moment elle n’a hésité.*
Il fallait donc y aller sans hésitation, agir avant de penser à agir.
*Non, agir… sans demander d’autorisation, sans attendre d’ordre. Juste…*
Elle ferma fort les yeux et se laissa choir par la fenêtre.

Bien sûr la noblesse de main est souvent roublarde et prudente, c’est ainsi que l’on survit dans le métier. Un garde avait été caché sous la fenêtre de la nouvelle et précieuse recrue. Pour le cas où, même si elle était dite de caractère facile, même si on ne s’attendait pas à ce qu’une fille joue les évadées le jour même où on lui avait fait comprendre au feu que ce n’était pas une bonne idée, on n’était jamais trop prévoyant.
Ce qui n’était pas prévu en revanche, c’est qu’on ne se rend jamais aussi bien compte du poids insoupçonnablement élevé de la partie reptilienne du corps d’une naga que quand celui-ci vous atterrit sur le coin de la figure. Le garde payât de plusieurs craquements sinistres l’amortit du quintal et demi qui arrivait de l’étage du dessus. Il perdit connaissance sur le champ.
Un peu sonnée, la serpentine pris vaguement conscience qu’elle venait de miraculeusement gagner du temps et commença sans attendre à se diriger… vers où ?
*La mer… je trouverai peut-être de l’aide au levé du jour, mais cette nuit il faut que je me cache, le plus loin possible. Alors, vers la mer.*

Personne pour lui dire quoi faire et le danger derrière elle. Il n’était pas encore dit que cette situation serait meilleure que celle qu’elle venait de quitter. Rien n’était moins sûr, mais le mal était déjà fait. Le cœur battant a lui rompre les os elle se força à avancer pour combattre la panique.

Devant elle, c’était l’abime de l’inconnu. Derrière elle, c’était le fouet trop bien connu.
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